Marie Raffin | Stagiaire au Bureau de la Représente Spéciale du Secrétaire Générale pour les Enfants et les Conflits Armés.

Bonjour et Bienvenue sur le Podcast United Nations Career Journey, proposé et développé par le secrétariat des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement.

À travers cette série d’épisodes, nous interviewons des collègues du monde entier travaillant pour l’ONU. On parle de leur carrière, leur parcours professionnel, et on s’intéresse à ce que la satisfaction professionnelle signifie pour eux et ce qui les motive au quotidien dans leur travail.

Je m’appelle Alexandre Da Costa et aujourd’hui nous allons en apprendre plus sur Marie Raffin, stagiaire au bureau de la Représentante Spéciale du Secrétariat général pour les Enfants et les Conflits Armés.

Bonjour Marie bienvenue et merci de m’accorder cette interview.

Bonjour Alexandre, merci de l’invitation et merci pour l’organisation de ce podcast.

Pour commencer, peux-tu me parler de ton poste à l’ONU ? Qu’est-ce que tu fais ?

Avec plaisir. Alors moi, je suis stagiaire politique auprès comme tu l’as dit, de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général pour les Enfants dans les Conflits Armés. Au sein de l’équipe Analysis and Outreach qui s’occupe de tout ce qui est la communication autour du Bureau pour permettre une meilleure coopération avec les différents acteurs dans le domaine. J’aide également les autres équipes, ce qui est, du coup, hyper intéressant parce que je touche vraiment à tout dans le Bureau donc, je travaille aussi avec le front office, l’équipe de monitoring and reporting et l’équipe de communication.

Et du coup, comme tu peux le voir au niveau de la dynamique de mon bureau il y a plusieurs unités différentes. Les 4 que j’ai mentionnées. Elles travaillent toutes plus ou moins ensemble, donc du coup c’est bien parce que moi aussi je vois les différentes relations entre toutes ces équipes-là.

On a une équipe qui est d’environ 15 personnes, donc c’est un petit bureau. Mais ce qui est du coup un gros point fort parce que, comme je te l’ai dit, je travaille vraiment avec chaque personne, je connais tous les membres du bureau. Je travaille avec la Représentante Spéciale elle-même, ce qui est assez incroyable par rapport à son poste.

Et du coup, au niveau de mes missions, je vais développer un petit peu plus. C’est principalement de la gestion de projets, de l’organisation d’événements, de la coordination de groupes de recherche et de groupes académique, de la communication du coup aussi. Je participe à beaucoup de réunions, d’événements, de conférences. Où je prends des notes et après je rédige des rapports. Et après je fais de la recherche aussi sur pas mal de sujets et je participe à tous les rapports que font le Bureau. Donc du coup rapport à l’Assemblée Générale, des rapports pour d’autres bureaux de l’ONU comme l’OHCHR et voilà.

Et voilà, c’est déjà beaucoup.

C’est déjà pas mal.

Et parmi tout ça, est ce qu’il y a des projets particuliers ou plusieurs projets sur lesquels tu as plus travaillé ?

Oui, alors dans le cadre de mon travail pour l’équipe d’Analysis and Outreach, comme je t’ai dit, j’ai organisé un symposium. C’est une sorte de grosse conférence avec plusieurs acteurs, à Nairobi, au Kenya, pour discuter de la réintégration des anciens enfants-soldats. C’est le mandat principal du Bureau. Donc, j’ai organisé l’événement du début à la fin et c’était bah, c’était hyper intéressant parce que c’est quand même, c’était pas mal de travail.

Actuellement, je coordonne un groupe d’experts qui viennent de Columbia et de Princeton University pour faire de la recherche, pareil, sur ces questions-là de la réintégration, sous différents angles, donc pareil hyper intéressant. Et puis je suis en contact avec des académiques et des universitaires qui ont beaucoup d’expérience dans ce domaine-là donc c’est hyper intéressant.

En ce moment, on travaille sur le rapport à L’Assemblée Générale qui va sortir en septembre si je ne me trompe pas. Donc du coup je travaille sur une section de ce rapport.

Donc j’ai fait des rapports nationaux. J’ai organisé des trainings aussi. Ce qui était hyper intéressant parce que c’est des compétences qui sont tellement différentes et j’ai fait des trainings à la fois pour les diplomates à New York, mais aussi pour les équipes terrain, donc en visio. Sur des questions de genre, sur des questions de prévention des violations, qui est le mandat principal.

Et une tâche que j’aime beaucoup, c’est la rédaction du speech aussi parce que la SRSG participe, donc la SRSG c’est la représentante spéciale, participe à pas mal d’événements pour parler du mandat. Et du coup j’ai rédigé plusieurs speechs pour elle.

Et dans tout ce que tu fais là, dans tous tes projets, qu’est-ce que tu aimes le plus en travaillant à l’ONU en fait ?

Ce que j’aime le plus, c’est vraiment avoir une petite équipe. C’est ce que je me suis rendu compte en travaillant avec pas mal d’autres personnes qui sont dans des bureaux beaucoup plus larges, c’est qu’ils ont moins de marge de manœuvre. Alors que moi, vu que l’équipe est relativement petite, j’ai accès à tout le monde, je travaille avec tout le monde, j’ai des retours d’expérience sur chaque personne. Je vois vraiment les différents, enfin, l’ensemble des aspects du mandat, en fait, et c’est hyper intéressant parce que c’est un mandat qui est politique mais qui traite aussi un peu des questions de Human Security, des questions un peu humanitaires, développement… Et du coup je travaille sur tous ces aspects-là.

L’autre angle principal je dirais quand même être à New York, aller au Headquarters tous les jours, c’est quand même assez incroyable, de voilà de me dire ce matin je vais aller au Conseil de sécurité, assister à telle réunion. C’est quand même assez fou. Et puis ça donne des perspectives hyper intéressantes pour comprendre vraiment comment l’ONU travaille, comment est-ce que les différentes agences travaillent comme est-ce que les États membres assistent aussi dans ce travail-là. Et c’est quelque chose qu’on ne peut pas cerner de l’extérieur, je pense et c’est intéressant d’avoir cette perspective. Voilà vraiment au centre de l’ONU pour comprendre comment ça fonctionne dans la réalité.

Quelles sont, toi, tes fonctions ? Quel est ton parcours ?

Du coup, avant de faire ça, donc là je fais mon stage de fin de master. Donc j’ai fait une licence en 3 ans à Sciences Po Lille. Donc une licence généraliste en sciences politiques donc j’ai fait 2 ans à Lille et après ma 3e année je l’ai fait en échange au Japon à l’université d’Osaka. C’était un échange qui était plus basé sur les relations internationales.

En parallèle de ça, j’ai fait des cours spécifiques sur l’ONU donc c’était vraiment cool d’avoir ces cours et puis après de mettre en pratique ça aujourd’hui.

Et quand je suis revenue, je suis revenue en France, j’ai intégré un double master en relations internationales, affaires européennes et affaires internationales

Et au niveau de l’angle plus professionnelle j’ai fait plusieurs volontariats et stages avant ça. Avant de partir au Japon j’ai fait 3–4 mois près d’un camp de réfugiés en Grèce dans une ONG. Quand je suis revenue du Japon, j’ai pris la tête d’une association à Lille qui pareil, faisait de la réintégration de personnes réfugiées au sein de mon école, donc c’était tout cet angle de gestion de projet, etc. Ce qui était hyper intéressant.

En parallèle, j’écrivais des articles aussi pour une ONG à Paris, qui travaillait aussi sur la question migratoire. J’ai été à Calais aussi une fois. Donc voilà, j’étais vraiment axée migration avant de venir ici et après entre mon M1 et mon M2, j’ai fait 3 mois et demi de stage à Care International au Maroc. À Casablanca, où je travaillais plus sur les questions de genre, donc autonomisation financière des femmes indépendantisation, voilà. Donc pendant plusieurs mois gestion de projet aussi par rapport à ça.

Comment t’es venue, tout cet intérêt, pour ce domaine-là ?

Comme beaucoup de personnes qui viennent à l’ONU, je pense qu’on a tous eu à un moment de notre vie cet attrait pour l’ONU. Quand on veut travailler dans tout ce qui est humanitaire ou relations internationales. L’ONU, c’est un peu le goal ultime.

Et c’est vrai que là d’avoir une période de 6 mois de stage c’était parfait pour faire ce stage à l’ONU pour avoir un peu un aperçu. Parce que comme je t’ai dit voilà j’ai bossé beaucoup en ONG avant. Je pense que c’est, c’est toujours ce qui m’intéresse le plus, mais en même temps je trouve ça aussi important d’avoir une vision de comment ça se passe à l’ONU, comment ça se passe à l’échelle plus globale. Donc voilà donc c’était pour ça.

Et au niveau de la question des enfants. Quand j’étais en Grèce, j’ai travaillé majoritairement avec les enfants, j’étais en charge du Child Friendly Space. Donc du coup voilà c’est une question qui me tient à cœur. Tout ce côté vulnérabilité, travail des personnes vulnérables, mais en même temps des personnes avec un potentiel. C’est ce que j’ai fait aussi au Maroc avec les femmes.

C’est toujours des personnes qu’on qualifie de plus vulnérables et pour lesquelles il faut une protection additionnelle, mais en fait, quand tu te penches sur la question, c’est aussi des personnes qui ont un potentiel qui pourrait être démultiplié si on leur en donnait les moyens. Et du coup là, travailler sur la question des enfants, c’est exactement la même chose et c’est pour ça que j’ai rejoint ce bureau.

Et bah c’est beau, beaucoup de motivation, beaucoup de différents attraits. Bravo bien joué ! Considérant tes motivations, cet intérêt, ton parcours. Qu’est-ce qui t’a vraiment motivé à rejoindre les Nations Unies ?

Et bah je pense que voilà comme je dis, ça a été un objectif en soi. Je savais que je voulais découvrir le système de l’intérieur.

Parce qu’en France, enfin, dans mes études en tout cas en particulier, l’ONU a été un truc qui est très critiqué. Parce qu’il y a beaucoup de raisons de le faire. Enfin, c’est comme toute grosse machine, y a toujours des dysfonctionnements.

Je voulais avoir un aperçu de l’intérieur pour voir d’où venaient les critiques, voir ce qui était vraiment justifié, voir comment ça fonctionnait. Enfin, je pense que voilà, si on veut critiquer quelque chose, il faut aussi comprendre comment ça fonctionne de l’intérieur et tout n’est pas que critiquable. Il y a aussi beaucoup de côtés positifs, donc je voulais vraiment me faire mon propre avis sur la question.

Faire un stage à l’ONU, c’est aussi évidemment génial pour la suite. Je sais pas encore où j’irai après, mais j’ose espérer que faire un stage ici, ça donne des belles perspectives.

Le gros point fort aussi, c’est qu’être à New York aux Headquarters, t’as accès à une diversité de perspectives : au niveau des conférences que tu fais, moi, je sais que mon bureau est hyper tolérant par rapport à ça.

Dès qu’il y a des conférences qui m’intéressent, je peux y aller. Et du coup, en fait c’est un apprentissage constant. En fait, je continue d’apprendre constamment pendant 6 mois et j’ai travaillé sur une diversité de sujets qui est absolument phénoménale. Et être à New York je pense que pour ça, c’est le gros point fort aussi.

Et puis, au-delà du stage de New York, de manière générale, c’est quand même incroyable. Donc du coup le fait que l’ONU est à New York ça, ça a légèrement pesé dans la balance aussi.

Maintenant que t’as cette expérience professionnelle, et t’as toute cette expérience de l’ONU. Que t’es enrichie de cette diversité. Comment tu décrirais ta carrière maintenant par rapport à avant ?

Écoute, avant j’étais très décidée. Je me disais, je serai que ONG, ce sera pas du tout ONU. Je veux rester en ONG toute ma vie. Maintenant, je me rends compte que ONG, c’est ce qui m’intéresse pour l’instant, le plus, c’est que je compte repartir là-dedans par la suite. Mais revenir à l’ONU après cela, ça me ferait très plaisir aussi parce que, comme je te dis, c’est des manières de travail qui sont très différentes.

ONG, c’est très pratique. C’est très : les mains dans le plat. Enfin, c’est très sur le terrain. Alors que l’ONU t’apprend beaucoup plus de choses. C’est des compétences qui sont radicalement différentes, je trouve.

Et du coup ça me ferait vraiment plaisir par la suite de revenir à l’ONU. Peu importe où c’est, que ce soit sur le terrain ou à New York.

Un grand enrichissement.

Ouais, je pense.

En parlant d’enrichissement, avec le bureau des Ressources Humaines, on travaille sur un programme de reconnaissance et de remerciement. On essaie de faire en sorte que ce soit quelque chose qui soit plus développé et plus partagé parmi les collaborateurs. Parce que c’est important de reconnaître chaque individu. Je voulais te poser la question : pendant ton stage et ton expérience ici, est-ce que tu t’es sentie reconnue, remerciée, valorisée par tes collègues pour toi, ton travail ? Et aussi je voulais m’intéresser sur toi, ton point de vue : par quoi passe la reconnaissance ?

C’est une très bonne question, je trouve ça très bien que vous travaillez sur ça. C’est hyper important parce que, ben voilà, on est quand même stagiaires. On n’est pas payé et du coup ç’est vrai que la reconnaissance c’est quand même une question importante.

Alors moi je sais que ce qui me fait plaisir c’est la quantité de travail qu’on me donne. Ça parait hyper bizarre dit comme ça, mais c’est la quantité de responsabilités qu’on me donne.

C’est-à-dire que par rapport au début mon stage, là on me donne parfois des tâches qui sont, je vais pas dire équivalentes à un staff permanent, mais qui sont des responsabilités importantes. Je contribue au rapport à l’Assemblée Générale, je contribue à des rapports pour la commission du droit de l’enfant. Ces tâches sont importantes. Le staff repasse toujours derrière pour vérifier, parce que je parle au nom du Bureau, quand je fais ça.

Une autre chose que j’aime vraiment bien, c’est que comme je bouge beaucoup entre les différentes units du Bureau et que je suis un peu la seule à bouger autant, parmi tout ça, on vient souvent me voir quand on a des questions sur qui fait quoi, où en sont les processus etc. On vient me voir et ça fait plaisir aussi de savoir que je suis un peu une référence par rapport à ça.

On me demande aussi beaucoup mon avis. Je sais que j’ai une collègue avec qui je travaille beaucoup pour faire de la recherche. Et quand elle est perdue, quand elle ne sait pas trop quoi faire, quand elle a besoin de se faire relire, elle m’envoie un message à moi et c’est moi qui relie son travail. On se fait des brainstormings ensemble dans son bureau, et voilà, ce dire que quelqu’un qui a 20 ans d’expérience vient me voir pour avoir mon avis et pour me demander de l’aider à travailler, ça fait toujours plaisir parce qu’on a pas du tout la même expérience.

Quelque chose que j’apprécie beaucoup aussi, c’est que quand je sors du Bureau. Quand on va à des réunions ensemble avec des équipes, on me présente toujours comme Marie, la stagiaire du Bureau qui fait un travail incroyable.

Et en effet, mon bureau m’invite à beaucoup, beaucoup d’événements. Dès qu’ils vont à des conférences, dès qu’ils vont à des événements même hors du Bureau, je suis invitée et je sais que, enfin, c’est aussi une reconnaissance personnelle. C’est pas une reconnaissance professionnellement uniquement, mais c’est aussi : on m’apprécie en tant que personne et construire des relations comme ça avec tes collègues, je trouve ça hyper important. Et je sais que j’étais stressée de savoir comment allait se passer mes relations avec mes collègues et on a des relations qui sont pas seulement professionnelles mais aussi personnelles. On se voit en dehors du Bureau et c’est aussi je trouve une reconnaissance qui fait plaisir.

Et après, le petit truc que moi j’aime bien, c’est tous les soirs quand je pars du Bureau, je vais dire au revoir à tous mes collègues. Je dis bisous, bisous à tous mes collègues. C’est le petit truc du Bureau. Et à chaque fois, à chaque collègue que je vais voir, j’ai le droit à des remerciements. « Merci pour ton travail », même si j’ai rien fait pour la personne en particulier pour la journée, j’ai quand même droit à un remerciement global sur ma motivation, sur ma bonne humeur et ça c’est des petits trucs, qui voilà, quand tu pars du bureau le soir, t’as le sourire parce que on t’a remercié, on apprécie le travail que tu fais et je trouve ça très satisfaisant.

T’as parlé plusieurs fois de New York. Ici, on est à New York. Comment c’est de travailler au siège même des Nations Unies ?

Un ensemble d’opportunités.

C’est très stimulant.

Déjà parce que tu travailles avec des personnes du monde entier. Moi, mon équipe est quand même relativement diversifiée, il y a des personnes qui, ça parle, on parle, anglais et français au bureau.

J’assiste à des réunions aussi auxquelles j’aurais jamais pensé assister. J’assiste à des réunions de haut niveau. Parfois c’est que des ambassadeurs et moi je suis Marie, la stagiaire qui est là aussi à côté. Donc ça c’est l’avantage : tu rencontres des personnes que t’aurais jamais pensé rencontrer de ta vie.

Et après c’est aussi un tremplin. En fait c’est vraiment un tremplin qui est impressionnant. Tu rencontres beaucoup d’acteurs différents, que ce soit ONG, États Membres, agence de l’ONU. Tu travailles sur beaucoup de sujets et ça je pense que pour la suite aussi, c’est le gros point fort de faire son stage ici.

De France jusqu’à New York, gros changement quand même.

Oui, en effet

Quelles sont ses impressions sur la ville de New York, en elle-même ?

Et bien ça a toujours été un rêve pour moi, je pense de venir à New York.

J’ai jamais été très grande ville, mais c’est que New York. Je pense que tout le monde, voilà, les États-Unis ont bien fait leur travail. Le Soft Power a bien fonctionné. Tout le monde veut un moment de sa vie, venir à New York.

J’avoue, qu’au début je suis arrivée, c’était un peu overwelming. C’est une très, très grosse ville. Ca bouge tout le temps, il y a des gens partout, tout est démesuré par rapport à la France. Donc au début les premiers jours tu sais pas où donner de la tête, c’est un peu impressionnant. Et puis j’ai découvert une ville que j’adorais en fait, parce que New York c’est pas du tout ce qu’on te décrit dans les médias, dans les machins.

Tout le monde imagine New York, quand t’arrives c’est Broadway, Time Square, la Statue de la Liberté et l’Empire State. Et en réalité, ça va beaucoup plus loin que ça.

Moi j’habite à Brooklyn, qui est un quartier absolument incroyable. Avec une diversité aussi bien ethnique que de genre que d’opinions, et c’est hyper diversifié. C’est hyper accueillant. Les gens sont gentils, les gens ne te jugent pas. Tu t’habilles comme tu veux, tu te comportes comme tu veux. Personne ne va te juger. Et ça je trouve ça incroyable.

Et il y a une quantité de choses à faire. Ça ne s’arrête jamais, au niveau des musées et au niveau des activités. Tu as une très grande liberté en fait. Une très grande liberté à New York et je trouve ça assez fou.

Il y a beaucoup de côtés négatifs, forcément. Il y a beaucoup de choses qui sont à critiquer.

Mais je trouve quand même beaucoup de points forts par rapport à d’autres villes aux États-Unis ou par rapport à d’autres ville dans le monde de manière générale.

Très positif dans l’ensemble.

Une expérience très positive. Un changement qui a l’air d’être positif. Comment tu as vécu, toi, ce changement ?

Et bien écoute, c’est la première fois que je le vis aussi bien.

Comme je te l’ai dit avant, j’ai quand même pas mal vécu à l’étranger pour mes études ou pour mes expériences professionnelles. Et même si ça toujours été des expériences que j’ai adorées, des pays que j’ai beaucoup aimé, ça a toujours été compliqué.

Voilà, j’ai fait le Japon, le Maroc, c’est des pays qui sont très différents de la France, donc du coup quand tu vis là-bas, ça peut être différent. Ça peut être très différent et être dur de s’adapter.

New York, c’est la première fois que ça se passe aussi bien.

Parce que je pense que déjà, la communauté de stagiaires de l’ONU, c’est quand-même un gros point fort. Je me rends compte que j’ai des amis qui sont stagiaires ici, mais pas à l’ONU, et c’est très compliqué pour eux de rencontrer du monde. Quand t’es stagiaire à l’ONU, bah tu rencontres des stagiaires absolument tout le temps ou même des non-stagiaires.

Tu rencontres des gens très facilement. Ça aide beaucoup à s’intégrer et à se sentir bien dans la ville dès le début. Et je sais que j’ai pas eu un seul moment où j’ai regretté d’être venu ici alors que ça a pu m’arriver avant. Mais là, depuis le début je me dis c’est l’endroit où je devais être maintenant. Et j’ai même pas envie d’en partir donc non, l’adaptation s’est très bien passée.

Et bah bravo ! Parce que c’est pas facile de changer de pays et de ville.

Non, non, non, en effet.

Et est-ce que tu aurais des recommandations ? Des petits Tips ? Pour les futurs stagiaires, actuels, même n’importe quelle personne qui nous écoute aujourd’hui, qui travaille ou non pour l’Organisation. Est-ce que t’as des petites recommandations à faire ?

Je vais être pas fun pour commencer.

Mais première recommandation c’est : travailler avant de venir. Parce que bah on en a parlé avant, les stages non payés. C’est vrai que New York c’est la ville la plus chère du monde ou dans le top 5.

Donc ça peut être une source de stress niveau financier. On n’est pas assurés. Donc travailles avant de venir pour être sûr de pas stresser par rapport à ça et pour pouvoir aussi profiter de l’expérience au maximum. On ne devrait pas avoir à faire ça mais bon pour moi c’est un requis quand même avant.

Ça c’est une recommandation très personnelle, je recommanderai à tous les stagiaires d’avoir fait du terrain avant. Parce que commencer aux Headquarters, c’est pas forcément la meilleure des expériences parce qu’on n’a pas ce sens du devoir. On n’a pas ce sens de l’accountability.

Moi je sais que le fait d’avoir travaillé avec des participant aux programmes au Maroc, en France, en Grèce. Tu te rends compte de ce que tu leur dois. Tu te rends compte que c’est aussi des vraies personnes et que c’est pas juste des gens que tu vas aider avec le cœur sur la main. Que c’est des vraies personnes qui ont besoin d’un vrai service de qualité et que c’est des personnes aussi desquelles on a beaucoup à apprendre.

Enfin voilà, ça remet les pieds sur terre et je pense que c’est vraiment important de commencer avec ça pour garder à l’esprit quand tu travailles à l’ONU, en haut de ta tour. Parce que c’est vrai que c’est très facile de se détacher un peu du sens et de l’objectif final. Donc je pense que si tu veux faire un travail efficace, et honnête, et qui va vraiment servir à quelque chose, il faut garder à l’esprit. Il faut avoir eu une expérience là-dedans avant.

Après, par rapport au travail même. Je te dirai toujours essayer de te dépasser.

C’est une opportunité qu’on te donne, mais on va pas nous tenir la main, faut aller voir chaque personne, faut demander à aller faire des conférences. Il faut oser s’imposer. Se dire : j’ai des capacités, Je suis quelqu’un de, si on est ici, c’est qu’on est des personnes un minimum intelligentes, qui savons ce qu’on fait. Il faut se pousser, faut pousser. Faut pousser les portes et tout ne sera pas, sans ça.

Et dernière chose, je pense que c’est très pragmatique, mais networker aussi. Je déteste faire ça d’habitude. C’est pas du tout quelque chose que j’apprécie, c’est très faux-cul, c’est très… Mais en même temps on est à New York, on rencontre des personnes assez incroyables. Sur un point de vue personnel comme professionnel. Et moi je sais qu’il y a plein de fois où j’ai fait des conférences, soit il y avait des membres d’ONG qui m’intéressaient ou des membre’ de l’ONU de Bureau qui m’intéressaient. A la fin, t’y vas.

Tu crées des amitiés aussi, en plus de ça. Parce que si vous faites la même c’ose c’est que vous avez des points communs et que forcément ça peut très bien fonctionner.

De très, très bons conseils qui seront très utiles, et que j’aurais bien voulu avoir avant de venir aussi. Est-ce que t’aurais un petit mot de fin à dire ?

Le gros truc, c’est l’accountability, le devoir et le sens du devoir et le sens du donner aux autres. Toujours garder ça en tête.

Un petit conseil aussi, pas forcément pour les stagiaires, mais pour les équipes de manière générale. C’est vrai que les stagiaires, comme on a dit, c’est des personnes qui sont non-payées, qui ’ont l’effort de venir à New York. Pour les personnes qui recrutent, toujours donner du travail à ces stagiaires. Toujours faire en sorte de les inclure, de leur donner des taches différentes, de leur apprendre. Parce que c’est un petit apprentissage. Et puis non, sinon c’est un stage que je recommande vraiment. C’est pas facile. C’est compliqué à avoir. On peut perdre espoir très facilement parce que bah faut candidater à plein de stages différents avant d’avoir une réponse.

Mais je pense que, à la fin, ça vaut la peine parce que ça t’ouvre les yeux sur beaucoup de choses. Tu apprends beaucoup de chose. Je sais que je suis pas du tout la même personne que quand je suis arrivée il y a 6 mois.

Tu rencontres des personnes incroyables parce que tous les stagiaires qui sont là ont plus ou moins les mêmes centres d’intérêts que toi. Donc du coup tu vis dans cette bulle de personnes qui sont passionnées par les mêmes sujets que moi. C’est assez unique. Puis voilà, tu es à New York, tu fais des choses incroyables avec ces autres personnes. Et non, je pense que c’est une expérience…

Si les personnes qui nous écoutent peuvent se le permettre je pense qu’elle devrait le faire parce que c’est un truc dont tu te souviens tout le temps.

Merci beaucoup d’avoir pris part à cette interview et d’avoir répondu à mes questions.

Merci beaucoup Alexandre,

Moi si tu veux qu’on en refasse un, sur un autre sujet, tu me dis…

J’aimerais bien, écoute !

Ah non, c’était hyper amusant !

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